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Ce blog n’est pas rosicrucien, martiniste ou maçonnique, mais s'intéresse à ces trois courants initiatiques et traditionnels.

lundi 8 mai 2017

Pratique « Cohen »

La lecture de la lettre du 13 août 1768 de Martinez de Pasqually à Jean-Baptiste Willermoz est très édifiante sur la position de Martinez quant à la pratique de sa doctrine. 



Ayant échoué dans ses différentes tentatives de réformer en profondeur la Franc-Maçonnerie, il fonde un ordre mystérieux : Les Chevaliers Maçons Elus Cohen de l'Univers, dont le caractère chrétien ne fait aucun doute, mêlant hauts-grades maçonniques et magie angélique.
Cette doctrine, destinée à une élite réunie sous le nom d'élus « Cohen » (Prêtes élus), connaîtra une fortune singulière, mais les opérations théurgiques resteront réservés aux seuls Initiés. Martinez n'utilise guère la Franc-Maçonnerie qu'afin de greffer sur elle son système et son organisation. Aussi, quand on se penche sur les préceptes de Martinez et ses motivations, il est toujours très surprenant d'entendre les uns et les autres parler de Cohen et de les voir courir avec acharnement après leurs grades. A croire que la seule prononciation de ce nom aiguise les esprits, renferme tous les secrets et toutes les vertus magiques !



Beaucoup ignorent et mettent sous le boisseau la caractère mystique et sacré de la théurgie de Martinez. Il faut lire ses rituels pour prendre pleinement conscience de la place prépondérante de la prière, des prosternations, de l'utilisation des psaumes.
Cette théurgie ne vise pas à diriger des forces sur quelqu'un, à obtenir des avantages, à manipuler son prochain, ni même à régler le soucis du monde profane. Elle est une sainte Magie ayant pour but l'union mystique, la rencontre entre le visible et l'Invisible. Et c'est de cette fusion avec l'Invisible que la « Chose » se manifeste. Influence spirituelle que les Cohen nomment « intellect », qui n'est autre qu'une manifestation émanée de Dieu ou de ses Anges.
Mais que de chemin à parcourir avant d'oser espérer d'être gratifié de la présence de la « Chose » et d'approcher ce monde divin !
Aussi, avant de songer à « purifier l'aura de la terre », comme on l'entend dire souvent, la première chose à purifier, c'est bien soi-même. Car il s'agit bien de cela en vérité. Se purifier par une préparation extérieure, afin de nous conduire vers une communion intérieure avec le Divin. Martinez dira lui-même que le lieu privilégié de cette rencontre est le cœur de l'homme. A la fois tabernacle et réceptacle de Dieu, l'homme y reçoit les plus belles manifestations que le Créateur lui envoie.
Le Cohen doit donc être un Chrétien pratiquant. A l'époque de Martinez, des disciples protestants se convertissent à la religion catholique romaine pour entrer dans le cénacle. L'ordination qui doit être conférée n'est pas décision d'homme, mais le récipiendaire doit être opté par la « Chose » au cours d'un rituel bien particulier, pas de manifestation, pas d'ordination.


Déjà, au cours de son initiation au degré d'Apprenti, le Cohen prend plusieurs engagements :
Garder secrets les mystères de l'Ordre
Être fidèle à la sainte religion catholique.

A travers les différents travaux qui lui sont confiés, il s'habitue de suite à cette rigueur si caractéristique. S'il souhaite atteindre des performances, le sportif ne s'entraine-t-il pas chaque jour pour monter sur le podium ? Et bien, il en est de même dans la vie spirituelle. Et en l’occurrence, cet entrainement ci est la prière. Aussi, avant la pratique de la Théurgie, le Cohen, quel que soir son grade, se doit d'assister à une Sainte Messe. Dès qu'il a toutes les clefs nécessaires, le prière rythmera sa vie, de 6 heures en 6 heures (Six heures du matin, midi, dix-huit heures et minuit). Ces prières composées par Martinez, reprennent les Psaumes, les Invocations « Au nom de Jésus », l'Ave Maria, le Pater. On y trouve aussi des invocations destinées à l'Ange Gardien et avant de s 'endormir, celle « qu'il faut faire quand on est couché et prêt à s'endormir ». En se réveillant, on rend de suite grâce à la Sainte Trinité et à la Vierge, et, avant de fermer les yeux, nos dernières paroles sont pour le monde divin. C'est tout de même plus élevé que de s'endormir après la vision d'un film où se mêlent des violences de tout genre !
Aussi, la lecture des sept Psaumes de Pénitences au moins à chaque renouvellement de Lune, ou tous les jours suivant les périodes de travail, relève de la pratique du Cohen, tout comme l'office du Saint Esprit tous les jeudis. Tous les jours, réciter le « Miserere » debout face à l'Orient, et le « De Profondis » face contre terre ou genoux en terre. L'avancement dans la Hiérarchie était synonyme de plus d'obligation, de prières, de jeûnes, d'abstinence, particulièrement au moment de travaux bien spécifiques. D'aucun doivent penser que nous ne sommes pas loin de la vie de certains moines qui se relèvent la nuit pour prier. Certes, mais il y a urgence ! On passe tellement de temps à ingurgiter des émissions de télévision qui nous tirent vers le bas, à lire des revues vides de sens !
Dieu ne mérite-t-il pas que nous Lui consacrions un peu de temps chaque jour ? Certes, il est difficile de mettre tout cela en pratique au pied de la lettre, surtout à notre époque, d'une part, si on a des activités professionnelles et d'autre part , parce que notre monde est dominé par la matérialité. Mais, on peut très bien adapter tout cela à notre modernité. Et d'aucuns le font !

Fin de la première partie, à suivre …




Thierry Ronat

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