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Ce blog n’est pas rosicrucien, martiniste ou maçonnique, mais s'intéresse à ces trois courants initiatiques et traditionnels.

samedi 19 avril 2014

Conte de Pâques, Grison le petit âne.



Un conte qui commence à Noël pour se terminer à Pâques ?
Et pourquoi pas ? Un  simple conte d'enfants pour ceux qui en ont gardé l'âme et la fraîcheur, dans un blog habitué à traiter de sujets bien différents, une halte en quelque sorte, une trêve !
 




Grison, le petit âne.

Il était une fois, un âne tout gris, avec une  tache noire entre ses deux grandes oreilles bien droites. Il s’appelle Grison.                                  

Les enfants l’aiment très fort, jouent avec lui sur la place du village, montent sur son dos chargé de grosses cruches, pour aller jusqu’au puit d’eau fraîche,

C’est son métier depuis longtemps et il connaît si bien la route que son maître le laisse cheminer tout seul pendant qu’il fait la sieste.

Un jour, alors qu’il revient de son dernier voyage et que le soleil va bientôt se cacher derrière la montagne, il voit son maître discuter avec Joseph, le charpentier. Après s’être donné une longue poignée de mains, Joseph saisit Grison par le collier et avec beaucoup de douceur, l’entraîne vers sa maison. La femme de Joseph, Marie, lui donne une botte de foin tendre pour son repas du soir. Grison lui lèche la main avec reconnaissance, heureux de ces nouveaux maîtres qui lui semblent encore plus gentils que Simon le puisatier.

Le lendemain matin, alors que les oiseaux chantent et que le coq de la basse cour hurle de joyeux « cocorico cocorico », Joseph donne plusieurs caresses à Grison, le fait boire, le couvre d’une épaisse couverture. Avec précaution, il installe Marie sur son dos.

Grison est très joyeux, Marie est plus légère que les jarres qu’il a l’habitude de porter. Il aime son parfum aux odeurs de rose et de jasmin. Très fier, il sort du village, précédé de Joseph, chargé d’un sac de cuir et s’appuyant sur un long bâton pour le protéger des chiens sauvages.

Il marche, il marche tout le jour avec courage, s’arrête la nuit prés d’un campement où il retrouve d’autres compagnons, des ânes, des chameaux, quelques chevaux.

Il arrive enfin dans une grande ville que Joseph nomme Jérusalem. Patiemment, il attend plusieurs heures, à l’ombre d’un grand pin.

Enfin, voilà ses maîtres, qu’il accueille d’un long hennissement !

Grison, de son petit pas cadencé, prend la route du retour.

La nuit descend, Marie semble très fatiguée et toutes les auberges sont occupées !

« Comment faire ? » demande-t-il  à un bœuf qui broute avec gourmandise une dernière touffe d’herbe grasse. « Suis-moi, je vais te faire une place dans mon étable, je suis tout seul en ce moment, tu me tiendras compagnie, tu me raconteras ton voyage ! »

Joseph, tout étonné, les suit, soutenant Marie qui gémit de plus en plus.

Arrivés à la sortie du village de Bethléem, le bœuf et ses nouveaux amis entrent dans une grotte taillée au pied  d’une falaise de terre rouge.

Joeph allume la lampe à huile, allonge Marie sur la couverture de Grison et ressort pour retourner au village chercher un savant docteur.

A peine s’est-il éloigné que le ciel s’illumine de toutes ses étoiles, qu’une lui apparaît dix fois plus grosse que toutes les autres, suspendue au-dessus de la grotte.

Intrigué, Joseph revient sur ses pas. Puis, il se met à courir lorsqu’il entend le gazouillis d’un bébé.

Essoufflé, il s’agenouille à coté de Marie qui tient dans ses bras un nourrisson à la peau toute rose, réchauffé par le souffle de Grison et celui encore plus fort du bœuf.

Deux grosses larmes perlent sur les joues de Joseph… et sur celles de Grison qui souffle encore plus fort pour que l’enfant ne prenne pas froid.

Cinq bergers, attirés par la grande lumière dorée qui éclaire tout autour de la grotte, s’approchent puis timidement, demandent :

« D’où venez-vous et comment se nomme ce nouveau-né enveloppé d’un nuage de vapeur argentée ?

-  Nous sommes de Nazareth, et ce petit s’appelle Jésus ! » leur répond Marie, avec un sourire de bonheur.

-  Oui, Jésus, Petit Jésus » répète Joseph.

Grison se laisse glisser sur ses pattes arrières, puis avant, allonge son long cou vers Petit Jésus  qui lui tend sa menotte comme pour lui dire : « Merci Grison d’avoir amené ma maman jusqu’ici, de nous avoir protégé toi et ton compagnon le bœuf contre le froid, je ne vous oublierai jamais ! »

Revenu à Nazareth, Grison et Joseph travaillèrent longtemps ensemble. Pour l’aider à transporter ses bois, son maître lui trouva une petite compagne qu’il nomma Grisonnette.

Plus tard, beaucoup plus tard, presque trente trois années plus tard, c’est leur fils, Grisounnou, qui fièrement entra dans Jérusalem, sur un chemin de palmes et de pétales de roses, portant sur son dos Jésus que tous et toutes appelaient le Sauveur, le Messie, mais c’est une autre histoire, une très belle histoire que Papylou te racontera plus tard ! Bonsoir mes enfants, bonne nuit !
                                          
                                                                  Xavier Cuvelier-Roy
                                                                   Les contes de Papylou

     

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